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Fantasme féminin (suite et fin)

Sa main descend le long de mon ventre, puis remonte à mes seins.  Une fois encore il les caresse, les masse, les prends entièrement dans ses mains, puis les fait frémir du bout de ses doigts.  Sa main descend une fois de plus vers mon ventre, mais ne remonte pas cette fois.  Elle continue de descendre entre mes jambes, caresse l’intérieur de mes cuisses, puis remonte juste un peu pour se poser dans mon entrejambe chaud et humide.

 

Il y va de petits mouvements ronds sur mon clitoris, puis enfonce son doigt dans mon vagin.  C’est l’extase, je n’en peux plus.  C’est tellement bon que j’en oublie que ce sont mes mains qui font tout le travail.  Plus je regarde son visage plus je crois réellement que c’est lui qui me touche et me caresse ainsi.  Je continue de m’exciter en massant mon entrejambe.  J’ai envie de lui, je le désire.  J’aimerais qu’il soit là pour vrai et qu’il me pénètre.  Mon bassin fait des mouvement de va et viens sous l’excitation du moment…  comme si cet homme sur la photo était réellement la et était en train de me pénétrer.  Mes mains font tout le travail physique, mon cerveau s’occupe d’inventer le reste.  Il est là, je le sens, je me caresse un peu plus, encore un peu.  Je sens le désir monter, je ne peux plus reculer.  Encore un peu.  Aaaahhhhh! Je me tords de plaisir, mon ventre va exploser.

Oh, que c’était bon!  Merci bel étranger sur la photo.

 

© 2007 Provence

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Fantasme féminin

Sa photo sur le meuble en face de moi.  Son regard fixe posée sur moi.  Il me désire, je le vois dans ses yeux.  Cela m’excite.  Qui est ce photographe qui a figée ainsi son visage?  Ses yeux brûlants, sa bouche à demi ouverte, toujours désireuse de se poser sur mon corps.  De lécher le bout de mes seins, de descendre vers mon ventre et encore plus bas, entre mes jambes.  Puis de remonter dans ma nuque, de m’embrasser tendrement et de me souffler des mots remplis de désir dans l’oreille.  Je ne connais pas son nom, mais son regard m’a séduite.
Ah, si  mon mari savait qu’en ce moment je regarde la photo d’un bel étalon publié dans un magazine de juin dernier et que je me meurt de désir…  qu’en penserait-il?   Ah, et puis quelle importance?  C’est mon moment de plaisir, j’en profite.

Je plonge mes yeux dans ses yeux et je me caresse, imaginant que les sensations que je vis viennent de ses mains, de sa peau, de son souffle.  Je sens ses doigts sur mes seins. Les prenants tout entier au début, puis sa paume se relève pour ne laisser courir que le bout de ses doigts.  Ils font le tour de mes seins pour finalement s’arrêter sur le bout.  Massant délicatement la partie brunâtre qui se durcie sous ses doigts chauds.

Il me regarde toujours, fixement, avec autant de désir dans les yeux.  Il sait que j’aime ça.  Je peux le voir dans son allure un peu fendante, sure de lui. 

( à suivre…)

 
© 2007 Provence
 
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Le café de la rose rouge (suite et fin)

Après avoir attendu que le client sorte du café avec son achat, je prend mes choses (incluant la tasse vide) et me dirige vers le comptoir. Avec un sourire un peu niais je lui dit :

- Je crois que vous avez oublié de remplir ma tasse.

- Oui, bien sûr. Désolé. (Plutôt froid, je ne peux le blâmer.)

Je pose mon livre sur le comptoir et m’assoies sur une des chaises hautes qui le borde.

- Désolé pour tout à l’heure. Je ne sais pas ce qui m’a pris de vous refuser une conversation. Les journées doivent être longues lorsque le café est désert?

- Oui, en effet.

Un silence un peu inconfortable s’installe. Trouve quelque chose à dire, vite. Mais quoi? La panique s’installe dans ma tête. N’ait pas l’air idiote une seconde fois tout de même.

- Alors quel est ce livre?

- Quoi?

- Quel est ce livre qui te passionne au point de ne pas vouloir discuter avec les gens?

- Ah, euh, c’est un peu gênant en fait.

A ce moment il prend mon livre, lit le titre et me regarde avec son sourire moqueur.

- Harlequin… je vois.

- Je sais, ce n’est pas Shakespeare, mais j’aime bien une lecture légère pour me changer les idées.

- Pourquoi pas une discussion légère pour te changer les idées? (Est-ce que j’imagine le sous-entendu ici?)

- Pourquoi pas? (Bon, mon cerveau reprend le dessus. J’arrive à répondre avec cohérence.)

- Je m’appelle Martin.

- Et moi, Zoé.

- Enchanté Zoé. Alors tu aimes les romans Harlequin? Qu’est-ce qui t’attire dans ces romans. (Plutôt direct le petit Martin… mais comment refusé une réponse à ces yeux noisette qui me fixent intensément?)

- Le rêve, l’évasion, me mettre dans la peau de l’héroïne pendant quelques heures et vivre avec elle ses aventures.

- Tu n’as jamais pensé appliquer les techniques de pêche de Marie?

- Marie?

- L’héroïne du roman. (Quoi? Il a lu ce roman?) Tu as lu ce roman?

- Oui.

- Tu lis des Harlequins?

- Mieux encore, j’en écris.

Clin d’oeil à faire fondre et regard plein de sous-entendus, il m’avoue écrire des Harlequins. Je veux craquer.

- Tu te moques de moi?

- Pas le moins du monde. Mais contrairement à la plupart des écrivains d’Harlequin, je vis toutes mes histoires. Je monte mes scénarios, trouve une « victime » consentante et joue le scénario.

- Et tu en as écris beaucoup?

- Une dizaine. Le prochain se passe justement dans un café… ma « victime » devait être toi, mais tu m’a reçu froidement lors de ma première tentative d’approche.

- Première tentative? Tu aurais essayé de nouveau?

- Pourquoi croit tu que j’ai laissé ta tasse vide?

Je n’en revenais pas. Martin, le serveur qui m’attire depuis ce matin, est en fait un écrivain de romans Harlequin qui m’a choisi pour "jouer" dans son prochain scénario. Suis-je bien réveillée? Peut-être que je lis trop de romans à l’eau de rose…

- Alors, ça t’intéresse d’être ma victime consentante?

- Euh, je ne sais pas quoi dire. (Comment je ne sais pas quoi dire? Ma libido est a 110%, j’ai de la misère à retenir mes pulsions sexuelles qui me pousse vers cet homme et je ne sais pas quoi dire?)

- Rien ne t’y oblige.

- Ah, et pourquoi pas?

Et la comme si je venais de prononcer une formule magique, Martin se dirige vers la porte, la ferme à clé et met en place l’inscription Fermé. Il se retourne et me regarde avec toute la sensualité dont il déborde. Doucement il enlève son chandail laissant apparaître un torse nu et dénudé de poils. Ses jeans sont suspendus à ses hanches, laissant entrevoir un avant goût de ce qui se trouve plus bas. Mon coeur accélère le rythme ou saute quelques battements, je ne sais plus. Je ne peux pas croire que je sois dans un café, en pleine matinée, avec un serveur à demi nu qui ne cache pas son désir pour moi.

Martin se dirige vers le comptoir, sors une bouteille de vodka et me propose son Élixir d’amour à la vodka. J’accepte avec joie. Il me sert un breuvage rouge sur lequel flotte un pétale de rose. Le goût est exquis. J’en bois quelques gorgées et mes inhibitions commencent à se dissiper. Martin n’a pas manqué de le remarquer. La conversation va bon train avec les sous-entendus qui se font de moins en moins subtiles. Quand Martin me propose d’enlever mon chandail pour avoir une conversation à nue, je ne me fais pas prier. L’alcool aidant, je lui fait le plaisir de ma poitrine en soutien-gorge. Quelle chance que j’aie mis le noir en dentelle ce matin.

Martin me propose un deuxième élixir d’amour que je refuse poliment. Il prend ma main de derrière son comptoir et la baise. Ses yeux remontent et nos regards se croisent. Je n’ai qu’une envie, l’enlacer et ne faire plus qu’un avec cet être irrésistible. Au moment où je crois que je vais céder à la tentation, il décroche son regard et relâche ma main. Il monte sur le comptoir, me demande de m’asseoir à une table et m’offre un spectacle à faire rougir.

Sans dire un mot il se met à se dandiner sur la musique douce qui joue dans le café depuis mon arrivée. Il enlève son pantalon sans me lâcher du regard une seconde. Sa main monte et descend sur son torse nu, son bassin fait des mouvements de va et vient. Ma poitrine est tendu, mon souffle est court, je le désire de tout mon être. Sa main descend vers son caleçon, entre à l’intérieur comme pour vérifier que tout y est. Satisfaite, elle en ressort et entreprend de descendre le caleçon. Son sexe est bien là, à demi rigide. Je n’ai qu’une envie, le rendre aussi dur que possible. Il fini sa danse érotique et me rejoint. Je suis tellement excitée que je ferais n’importe quoi. Il le sent. Il me demande de faire une danse à mon tour.

Sans réfléchir, je me lève et lui fait la plus suave de toutes les danses, juste là, devant lui, sans même monter sur le comptoir. Il est assis sur la chaise que j’ai libérée, à quelques centimètres de moi. Je vois son corps nu réagir à mes mouvements. Je vois son membre se durcir. Soudain il se lève et m’enlace de ses bras. Nos bouches se rejoignent, nos corps s’accordent et continuent à l’unisson une danse sexuelle digne d’en faire rougir plus d’un.

Après ce moment intense, nous nous rhabillons, le café ouvre ses portes et je retourne chez moi. Je n’ai pas la moindre idée si Martin écrit véritablement des romans Harlequin, mais ça n’importe peu. Le moment passé était si exquis que je recommencerais n’importe quand. Je crois que je vais devenir une habitué du Café de la Rose Rouge.

 

© 2007 Provence

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Le café de la rose rouge

Me voilà assise au Café de la Rose Rouge.  Drôle de nom tout de même pour un café.  Je passe souvent devant cette petite bâtisse brune, à l’air un peu rustique, entourée de dizaines de rosiers rouges, pourtant c’est la première fois que j’y entre.  Je suis une fidèle moi et j’avais pris l’habitude de prendre un café au Café Fernand, trois coins de rues plus loin.  Mais le café à été vendu récemment et l’ambiance n’est plus la même.  Ce matin j’avais de besoin de changement.

La journée d’hier a été des plus pénibles.  Après une douche bien chaude j’ai pris le dernier Harlequin qui traînait sur ma table de chevet et j’ai pris la direction du Café Fernand, mais en passant devant le Café de la Rose Rouge j’ai eu une soudaine envie d’y mettre les pieds.  Juste pour voir, une fois.  De toute façon je n’avais pas tellement envie d’aller au Café Fernand où tout le monde me connaît.  J’avais besoin de solitude.  Je ne voulais que me plonger dans mon roman à l’eau de rose et oublier tous mes tracas.  Une évasion par le rêve.

Le café m’a tout de suite plu.  Une ambiance chaleureuse, de petites tables rondes toutes décorées d’un véritable bouquet de roses donnant à la pièce un parfum à la fois délicat et charmant. Pour couronner le tout, un foyer au bois entouré de confortables sofas.  J’ai choisi un sofa dans un coin reculé avec vue sur le foyer et le comptoir de service.

Je sirote doucement mon café noir tout en tournant une à une les pages de mon livre.  Il est question d’une femme d’affaires, Marie, qui voyage régulièrement et qui collectionne les aventures amoureuses.  Elle est présentement au restaurant de l’hôtel où elle loge et s’amuse à séduire les serveurs…  espérant bien, je le crois, faire visiter sa chambre à l’un d’eux.  Parlant de serveur, celui du Café de la Rose Rouge n’est pas mal du tout.  Il m’a fait un de ces sourires quand j’ai commandé mon café…  j’espère juste que mes joues n’ont pas trop trahies mon trouble intérieur.  Je ne suis tout de même plus une adolescente, je devrais pouvoir contrôler mes sens en public et retourner un sourire aimable à un spécimen de la race masculine, tout aussi magnifique soit-il.

Perdue dans ma rêverie je ne m’étais pas aperçue que je regardais fixement le serveur…  et encore moins qu’il s’était arrêté de travailler et me regardait avec un sourire moqueur sur les lèvres. Gênée, je baisse le regard et retourne à ma lecture.  Marie vient de jeter son dévolu sur le 2e serveur…  le premier lui ayant sorti sa panoplie de photos familiales, lui présentant avec fierté toute sa progéniture.  Une demi-heure de perdue.
Malgré ma résolution de me concentrer sur mon roman, je ne peux m’empêcher de jeter un autre regard au serveur.  Qu’il est beau!  Je ne dirais pas parfait, mais tout à fait dans mes goûts.  Des bras juste assez musclés pour faire laisser paraître quelques courbes bien fermes, sans toutefois avoir l’air d’un haltérophile.  Une poitrine carrée recouverte d’un simple T-Shirt vert.  Pas de ventre bedonnant.  Des cheveux courts, un peu en broussaille. Un visage rieur et des yeux noisette qui doivent en avoir fait fondre plus d’une.  Il ne me manque qu’une vue de ses fesses et le tableau sera complet.

Marie semble avoir plus de succès avec le deuxième serveur.  Plus jeune, il ne semble pas avoir d’attache.  Elle jette sur lui tout son dévolue, bien déterminée à le ramener dans son lit.  Les soirées à l’hôtel sont longues pour la femme d’affaires qu’elle est et elle aime bien avoir de la compagnie pour chasser l’ennui qui la guette chaque soir.

- Mademoiselle, mademoiselle?

- Euh, oui, quoi?

Plongé dans ma lecture je ne m’étais pas aperçue que le serveur était debout à côté de moi avec son pot de café.

- Je vous sers une autre tasse?

- Euh, emm, euh.  Quoi?  (Quoi? Pourquoi ai-je dis quoi?)

- Vous, voulez plus de café?

- Oui, merci.

- C’est bien tranquille ici aujourd’hui.  Il n’y a pas beaucoup de clients.

- Ah.  (Ah.  Et puis quoi encore?  Y a-t-il quelque chose de plus plate comme réponse?)

- Vous venez souvent ici?

- Non. (Allez, élabore un peu!)
- Je vous dérange? Je peux vous laisser à votre lecture si vous voulez.

- Oui, merci. (Oui, merci? Qu’elle idiote!)

J’avais là devant moi ce que je considère être un des plus beaux spécimens de la race humaine et je lui refuse une conversation digne de ce nom.  Mais qu’est-ce qu’il m’a pris?  Me fait-il de l’effet au point ou j’en perds l’usage de mon cerveau?

Après une telle rebuffade, il ne reviendra probablement pas…  et comment le relancer sans avoir l’air complètement nulle.  Aussi bien retourner à ma lecture.  Marie a fini de préparer le terrain et elle est sur le point de refermer le filet autour du poisson.  Et voila : « Chambre no.26,  tout de suite après la fin de ton quart de travail »,  suivi d’un clin d’oeil et d’un sourire qui ne laisse pas de doute sur ses intentions.
J’envie l’assurance de cette héroïne.  Ce n’est pas moi qui réussirais un tel coup.  Je ne suis même pas fichue de répondre de façon sensée à un serveur qui me plaît! Je m’en veux vraiment. Mais qu’est-ce qui m’a pris?  Je ne suis pas une déesse de la séduction, mais je n’ai pas l’habitude d’être aussi nulle.  Ah, et puis il n’a même pas rempli ma tasse de café finalement.  Je suis à sec.  Bon, aussi bien rentrer chez nous.

Je m’apprête à ramasser mon livre quand j’entrevois du coin de l’oeil sa silhouette derrière le comptoir.  Il est dos à moi et j’ai un bref aperçu de ses fesses avant qu’il ne se retourne pour servir un client qui vient d’entrer.  Décidément, tout me plaît chez cet homme.  Ma libido est dans le plafond.  Au diable l’orgueil, il est temps de faire remplir ma tasse de café.        (à suivre)

 

© 2007 Provence

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Pierre Ajon

La citadelle s’endormait. Le jeune bibliothécaire Pierre Ajon farfouilla au fond de la poche de son pantalon de toile trop court. Après avoir fait tomber et ramassé un vieux mouchoir, des petits bonbons à l’anis et quelques notes griffonnées sur des papiers de gâteaux, il réussit à trouver son trousseau de clés.

Il entra dans l’édifice désert. Et impressionnant. A travers les vastes baies vitrées, on voyait clignoter des enseignes de pubs, de magasins de sex-toys, de bars érotiques. Il n’osa pas allumer les lumières. Il fouilla dans la poche de sa veste trop grande et en sortit une lampe torche. Il promena un petit peu le faisceau lumineux à travers la vaste pièce comme pour s’assurer qu’il ne dérangeait aucun ange. Les manuscrits médiévaux se trouvaient à l’étage de la réserve. Il monta timidement les marches de fer. Une fois à l’étage, il ouvrit une grosse porte en chêne. A l’intérieur de la pièce, il souffla et put enfin allumer. Les baies vitrées étaient fermés par de lourds rideaux de velours rouge sombre. Tendu, il s’avança vers les étagères accueillant les précieux ouvrages. Fébrilement, il en consulta quelques-uns du bout du doigt et trouva enfin celui qui l’intéressait. Il s’installa à une table et commença à recopier quelques bribes sur une feuille.

“Et que est ce en mi cest pré,

ceste fosse soeve et plaine?

- Ce est, fait ele, ma fontaine,

qui me sort mie tot adés.”

Au clocher de l’énorme cathédrale de la citadelle, deux coups résonnèrent. Le jeune bibliothécaire Pierre Ajonc était à présent bien installé et ne se souciait plus de grand chose, passionné qu’il était par ce qu’il recopiait. Soudain, il entendit craquer les marches de l’escalier qui menait aux combles. Le crayon en l’air, les yeux écarquilles, Pierre Ajonc attendit. La porte s’ouvrit. Le jeune bibliothécaire se retourna brusquement, le crayon toujours en l’air. “Ah c’est vous!” dirent-ils en même temps. “Il m’a semblé voir de la lumière et comme je loge au-dessus…” “… Ah tiens, vous logez au-dessus? Heu, je passais prendre quelques notes pour un, heu, travail.” Élise était pieds et jambes nus avec un gros pull-over qui lui descendait à mi-cuisses. “Écoutez, montez donc boire une tasse de thé!” Pierre Ajonc se leva tel un ressort, ferma le manuscrit, le rangea en prenant bien soin de ne pas en exhiber la couverture, enfourna ses feuilles dans la poche de son pantalon et, raide comme un piquet, se mit à suivre la jeune femme. Ils grimpèrent donc tous deux aux quartiers de la demoiselle. Autour de la petite table ronde et du service en porcelaine, une conversation courtoise et anodine s’engagea. Pierre Ajonc ne semblait pas vraiment à l’aise alors qu’Elise l’était tout-à-fait. Puis au bout d’un moment, la jeune femme lui demanda: “Sur quoi portent donc vos travaux?” Le jeune bibliothécaire bredouilla: “Oh, c’est sur des fabliaux, rien de bien passionnant” et il se mit à rire d’un rire parfaitement ridicule. “Oh, mais ça m’intéresse vous savez, j’aimerai beaucoup que vous me montriez vos notes, enfin, si ça n’est pas indiscret bien-entendu”. Le jeune bibliothécaire se resservit une tasse de thé, en mit la moitié à côté de sa tasse, se brûla la lèvre avec le liquide bouillant, en recracha une partie sur la nappe ornée de dragons et, ne voyant vraiment pas ce qu’il pouvait faire d’autre, s’exécuta. Il sortit de sa poche quelques pages chiffonnées. “Et bien, si cela vous intéresse vraiment” murmura t’il extrêmement gêné. Le plus impassiblement du monde, Élise pris sa chaise et vint s’asseoir tout à côté de Pierre Ajon.

“-Tu m’as ore bien portatee,

fait la pucele, Davïet!”

 

“C’est terrible, je ne comprends pas bien le français médiéval, pouvez-vous traduire s’il-vous-plaît?” Le jeune bibliothécaire bredouilla d’une voix rauque:

“-Maintenant, fait la pucelle,

tu m’as bien tâtée partout, David!”

“J’imagine que connaître le latin doit vraiment aider à la compréhension, et ceci?:

“Lors li reprist a demander

et ses choses a detaster,

tant qu’el l’a par lo vit saisi

et demande: “Que est ici,

Davïet, si roide et si dur

que bien devroit percier un mur?”

“Alors elle commença à lui poser des questions

et à tâter ses choses

jusqu’à ce qu’elle l’ait saisi par le vit:

“Qu’est-ce que c’est, ici, David, demande-t-elle,

si raide et si dur

qu’il pourrait bien percer un mur?”

“C’est drôle, il y a tout de même certains mots que l’on emploie encore à l’heure actuelle, non?” Le jeune bibliothécaire avait à présent très chaud, surtout que la jeune femme très absorbée par l’étude de texte, s’était encore rapprochée et qu’il pouvait sentir sa cuisse tout contre la sienne.

“Cele remest aval sa main

si trove la coille velue:

les deus coillons taste et remue,

si redemande: “Davïet,

que est or ce, en ce sachet,

fait ele, sont ce deus luisiaus?”

Daviz fu de respondre isniaus:

“Dame, ce sont dui mareschal,

qui ont a garder mon cheval,

qant pest en autrui compagnie.

Ton jorz sont en sa compeignie:

de mon polain garder sont mestre.

-Davi, met lou en mon pré pestre,

ton biau polain, se Deus te gart.”

Et cil s’an torne d’autre part:

sor lo paignil li met lo vit.”

Pierre Ajon tenta de traduire d’une voix à peine audible. Quelques perlettes de sueur étaient apparues sur son front. La main d’Elise était à présent sur sa cuisse tout prés de l’aine. “Les constructions de phrases ne sont pas évidentes.” Dans un ultime effort, le jeune bibliothécaire Pierre Ajon s’écria: “Je dois rentrer, il doit se faire tard, non?” Mais il ne réussit absolument pas à se lever de sa chaise. Et lorsque brusquement, Élise retira son pull de nuit et qu’elle s’installa parfaitement nue sur ses genoux, il ne put que gémir et s’abandonner à son baiser. Et à ce qui suivit, bien entendu.

L’iris et le garçon

Allongée sur le lit en compagnie de mon Iris, j’entamais une nouvelle journée d’une main décidée.
Appuyer sur l’interrupteur, vérifier si le ronronnement du moteur ne sera pas nuisible à l’orgasme. Noter sur le petit carnet rouge mes premières impressions.

Puis ressentir les vibrations dans le creux de ma main. Cette opération nécessite doigté et dextérité. En serrant ma paume autour de ce masseur vibrant, je peux déjà imaginer les contractions de ma vulve l’entourant. L’excitation me donne des frissons, mes seins sont des sentinelles.

Est-ce que je fais partie de ces femmes qui préfèrent les toys aux amants ? Non J’écris juste dans un journal dit féminin pour vivre. Je suis chargée de parler de ce truc ultra tendance chez les célibatantes (mot très laid évoquant les féministe sans les poils bien sur) : les sextoys .

On peut résumer ma chronique à : Payée à me masturbe. Le placard de ma chambre est plus fourni que le sex-shop d’en bas. Sextoys en tous genres et de toutes les formes. Canard canaille , rabbit , mini vibros , boules de geishas … Mais ça ne m’empêche de pratiquer milles turpitudes avec l’espèce humaine. Je suis rentrée hier d’une escapade sexuelle. Lui il a dit: « L’aventura »… L’aventura, Stone et Charden à fond les flonflons. Il m’a suffit de penser à lui 5 min pour ne plus avoir aucune motivation pour m’introduire ce vibro. Je dois pourtant rendre mon article ce soir et ma ligne de conduite c’est : Testons les tous ou rien. Je parle des mes accessoires coquins bien sur. Pas de lui. Lui, le garçon et son aventura.

STOP.

Faire le vide dans ma tête, souffler pour évacuer, un lubrifiant à l’eau ça passera mieux et début de la masturbation test. Entre mes mains et sous l’influence du doux iris, son corps à lui s’étiole. Un vague souvenir juste bon à m’exciter davantage. Mon masturbator fait aussi bien l’affaire. Ses vibrations enivrantes massent mon vagin royalement. Des rotations de gauche à droite puis inversement, mon doigt glisse sur le bouton et change l’intensité le sens si facilement que je jouis en moins de 5 min. Mouillée, essoufflée et ravie, je sors de mon lit. Je me sens aussi alanguie qu’une chatte au soleil. Le sourire coquin et le regard pétillant, je caresse mes seins gonflés par cet orgasme matinal.

C’est l’inconvénient des vibromasseurs, ils n’ont pas de mains. Quelques notes dans le carnet , un café. Et oui je bosse moi puis retour sous ma couette avec l’un des meilleurs sextoy . C’est l’avantage des vibromasseurs: toujours prêt dressé comme l’obélisque. Pas comme le garçon. Le garçon qui appelle et veut savoir si j’ai pensé à lui pendant mon test. Le garçon qui veut venir sous ma couette lui aussi. Remarque un test à deux c’est mieux! Ok, l’autre inconvénient du sextoy : bien que repue c’est pas un corps avec des mains et un sexe. Un vrai bien sûr. Très bien garçon, tu peux venir mais m’en veux pas, en attendant je vais m’occuper les mains.

Professeur Sylvestre 2

“Spectacle bassement excitant.” se dit le professeur Sylvestre en entrant dans son petit appartement. “Il leur faut la contemplation d’ébats de deux femmes dans lesquels ils n’ont strictement rien à faire et les voilà en rut”.

Coincé le professeur Sylvestre ? Plutôt adepte de la simplicité, certainement.

Tout en maugréant, il déversait de sa sacoche élimée sur la table de sa cuisinette, les diverses notes prises à la bibliothèque de la citadelle. Puis il fit un petit tour dans son appartement de célibataire, quarantenaire de surcroît, ravi de retrouver son petit confort, ses livres, son chat, sa pipe d’intérieur et son fauteuil bancal.

Il relut ses notes, sirotant un petit Martini, secouant légèrement la tête sur les airs de Madame Butterfly (par La Callas, bien entendu). Et c’était toute la satisfaction d’un homme qui a bien travaillé qui se lisait sur son visage de brun grisonnant. Mais ce n’était pas que cela. Car petit-à-petit, les notes portant sur la légende Arthurienne et autre se dissipaient et une Viviane, fougueuse chasseresse, vint s’introduire dans son esprit. Bien-sûr, elle aurait pu avoir les traits d’Elise, la jeune bibliothécaire.

Mais le professeur Sylvestre, bien qu’appréciant les charmes et les compétences de la jeune femme, se trouvait somme toute plus attiré par une de ses collègues. Quarantenaire comme lui, discrète, érudite, d’une élégance sobre. Impossible de savoir si cette belle femme était mariée, lesbienne, croqueuse d’hommes.

En tout cas, elle n’était certainement asexuée. A chaque fois qu’il s’approchait pour s’entretenir avec elle de propos tout à fait sérieux, le professeur Sylvestre sentait à quel point il s’échappait d’elle une volupté prête à le faire flancher, un parfum de peau qui lui troublait les sens. Et ce soir, dans sa cuisinette, debout au milieu des feuillets tombés à terre, Viviane, c’était elle: Professeur Amélina Williamson. Le buste vainqueur, les mains sur ses hanches élégantes, les jambes légèrement écartées et solidement plantées sur le tapis râpé, une tunique iris , légère et courte, dévoilant ses cuisses solides sur lesquelles se dessinaient les charmants cratères d’une émouvante petite cellulite, ses cheveux longs ébouriffés, bruns dans lesquels se mêlaient quelques fils blancs.

Le professeur Sylvestre commençait à avoir faim, et pas seulement du corps de sa belle collègue. Tout à sa rêverie, il tenta de se cuisiner un œuf dur, qu’il ne pût déguster que mollet, n’ayant pas surveillé la minuterie, tandis que sa verge, elle, commençait à durcir. C’est un peu embarrassé qu’il grignota du bout des dents une salade. C’est avec ces mêmes dents qu’il dégrafait le soutien-gorge noir du professeur Amélina Williamson. Viviane-Amélina, tout à son plaisir féminin, soupirait, son carquois renversé à terre. Et le professeur Sylvestre avalant son œuf mollet sentit son érection progresser. Viviane Williamson à présent vêtue de ses seuls bijoux Barbares, agrippait les cheveux du professeur Sylvestre qui promenait sa barbe de trois jours sur son corps blanc. Nul besoin d’accessoire érotique, d’acheter de l’huile de massage ou d’enfiler un string-bonbon , c’est à présent baignant dans un érotisme de hussard qu’il arracha la petite culotte de sa collègue et qu’il se perdit dans les délices sucrés-salés du professeur Amélina Williamson. Totalement éperdu, le cœur et le corps, vibrant, le professeur Sylvestre renversa le reste de sa salade et son fond de Martini sur ses notes de travail.

Professeur Sylvestre 1

Les rues de la citadelle étaient encore animées. C’était la faune du soir qui tournait et virait de pubs souterrains en bars de plein air, de boîtes de nuit en guinguettes électroniques au bord du fleuve violet.
Le professeur Sylvestre était un des derniers à sortir de la grande bibliothèque. Fatigué et la tête encore pleine de textes et d’enluminures médiévales, il décida d’aller prendre un remontant avant de rentrer chez lui. Il marcha, hésita puis entra au “Vénus Paradise”.
Atmosphère enfumée. Parfums entêtants et épicés. Décoration vulgaire. Une grande femme blonde à peu près nue se contorsionnait sur une plate-forme blanche. “Ça doit être épuisant” se dit le professeur Sylvestre en s’écroulant dans un fauteuil rouge constellé de brûlures de cigarettes. Il commanda un curaçao-vodka. On lui apporta. Il but la première gorgée en fermant les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, il vit qu’on venait d’allumer les projecteurs sur une scènette un peu pourrie. Un lit à barreaux de cuivre était éclairé de rouge. On avait tendu des estampes représentant des scènes du Kamasutra sur un fond bleu-nuit. Une jeune femme rousse, habillée d’une chemise et de bottes de mousquetaire, se présenta sur scène, un vibromasseur à la main.
“Quelle chaleur et quelle attente! A cette heure, il m’est besoin d’un peu de détente.” Là-dessus, elle déposa son accessoire érotique au pied du lit et s’allongea en prenant bien soin d’écarter les jambes. “Mais pourquoi ne porte-t-elle pas de pantalon?” se dit le professeur Sylvestre que cette entrée en matière n’avait visiblement pas sorti de ses manuscrits poussiéreux. Survint alors une autre jeune femme, brune cette fois-ci, simplement vêtue de divers bijoux corporels et de sabots de bois. “Bon sang, mais quel est ce gode ? Aurais-je loupé un épisode? Que fais-tu ainsi alanguie ma poudre d’amour ? Te tenteraient-ils des jeux coquins mon petit four ?” Le professeur Sylvestre se racla la gorge et avala une autre gorgée. La jeune femme aux cheveux bruns saisit alors l’objet et entreprit de donner du plaisir à sa collègue. “Sentez-vous mon accessoire coquin ? Je viens tout juste de le présenter à votre vagin. Mais il me semble qu’avec une paire de menottes, vos émotions n’en seraient que plus fortes.” Elle trébucha un peu dans ses sabots de bois puis attacha sa partenaire avec des menottes en velours aux barreaux du lit.
“Qu’est-ce que c’est que ces chaussures ridicules?” se demanda le professeur Sylvestre qui paraissait manifestement peu ému par la qualité du spectacle. “Oh! Ma Vénus, je crois distinguer votre râle et c’est pour moi un stimulateur idéal.” Et la jeune femme aux sabots et bijoux de corps agita de plus belle son objet érotique entre les jambes de la mousquetaire.
Après divers gémissements et cris stridents à en faire exploser les lampes tamisées, le rideau tomba sur la scènette et sous les applaudissements d’un public rare et averti. Le professeur Sylvestre se leva, paya son verre et sortit. “Je n’ai absolument rien compris à ce spectacle” se dit-il. Puis il traversa la rue illuminée.

Elyse 2

C’est pas mal le reflet des flammes de la cheminée sur le moirage du tapis. Les licornes semblent fières et sérieuses sous le poids des bûches. Et le professeur Sylvestre? Ah oui, le professeur Sylvestre et son visage sévère et concentré. Il serait véritablement amusant de le déstabiliser.

"Mademoiselle, je souhaiterais travailler sur tel manuscrit"

"Ah professeur, il se trouve dans la réserve numéro 7, c’est un manuscrit fragile. Suivez moi je vais vous guider"

Dans la réserve numéro 7, déserte naturellement, Elyse serait obligé de monter sur l’échelle pour atteindre le rayon du haut. Tout cela sous les yeux du professeur Sylvestre feignant de conserver un parfait contrôle devant la vision que ne manquerait pas de lui présenter la jeune femme. C’est-à-dire: grands bas de laine bleue et une petite culotte fort ajustée, trop même, modelant ses fesses potelées et la partie gonflée de son pubis. Vert-jade la petite culotte. Très bien ça. Un peu plus tard, penchée sur l’épaule gauche du professeur Sylvestre, elle lui désignerait les pages qu’il recherche, et sa poitrine frôlerait son dos. Pour être plus à l’aise, Elyse prendrait place sur un siège tout contre le professeur et sa cuisse gauche légèrement écartée toucherait la cuisse de l’homme sérieux, qui le devient de moins en moins car elle discerne quelques légères perles de sueur sur son front et ses yeux sont anormalement fixés depuis au moins deux minutes sur le même paragraphe. Bien passons à une action plus musclée. Elyse se penche franchement sur le manuscrit, présentant ainsi sa nuque tendre. Et le professeur Sylvestre aux abois s’y précipiterait d’un baiser vorace, l’enlacerait rapidement, la soulèverait d’un seul mouvement, la coucherait sur la table de travail et le fragile manuscrit, d’une main dégraferait à toute vitesse la petite chemise, sortirait sa poitrine blanche de son écrin vert-jade(elle porterait un ensemble bien entendu), tandis que de l’autre il relèverait sa jupe et arracherait(mais sans le déchirer parce qu’il y tient) sa petite culotte.

"Mais professeur Sylvestre, que vous arrive-t-il?"

"Je vous désire madame, je vous désire et n’en puis plus"

C’est pas mal ça. C’est pas mal du tout. C’est un peu précieux, un peu rétro, tout-à-fait délicieux.

Elyse 1

Lorsqu’ Elyse se décida à prendre un bain, il devait être au moins 21 heures. La citadelle était tranquille, la plupart des gens rentrés chez eux. Quelques rares véhicules circulaient encore.
Elyse n’avait pas encore de logement attribué et campait dans l’immense bibliothèque dans laquelle elle travaillait depuis déjà une semaine. La bibliothèque se situait dans la Tour Nord. Les murs, d’une hauteur fabuleuse, étaient encombrés d’ouvrages rares, peut-être bien tous les ouvrages du monde connu. Ils étaient évidemment répertoriés dans des ordinateurs, mais la chair de la littérature était là, sur des centaines d’étagères.
Pour accéder aux combles, il fallait prendre un escalier de bois très étroit et assez poussérieux. Elyse devait mettre à peu près une demi-heure chaque soir pour accéder à son campement. En haut, c’était comme une sorte de mezzanine ronde suspendue au milieu de la tour et les faits des étagères s’arrêtaient au niveau du dallage.
En se penchant sur la balustrade, on avait la vue vertigineuse de toute la bibliothèque. Un divan de velours rouge rapé servait de lit. Une cheminée avec deux chenets à tête de licorne. Une table de bois sculptée, deux chaises, presque des trônes. Un tapis violine et vert à la moirure précieuse couvrait les dalles de pierre brute. Une baignoire à pattes de lion et l’eau chaude qui coulait par la gueule d’un des deux griffons tel un fluide sensuel.
Lorqu’Elyse s’étendit dans l’eau parfumée à la citronnelle, son esprit encombré de titres de livres et de références se délassa et elle se mit à rêvasser. L’eau chaude, l’atmosphère calme et sereine, le bien être de l’endroit aidant, son corps de détendit.
Elle mit à flotter un petit jouet intime, un canard et se rappela les visages croisés dans la journée. Les professeurs, les collègues, les curieux, les érudits, les poètes. Tiens, d’ailleurs, le professeur Sylvestre n’était pas mal du tout. Mais non, ca n’allait pas convenir. Alors elle repensa à un jeune bibliothécaire, un peu timide, assez joli, rougissant facilement, avec de belles mains et des pantalons trop grands ? Ca c’était pas mal, assez érotique…..
Elyse est dans son bain. Elle a chaud. Ca sent bon. Le petit bibliothécaire, son collègue, lorsqu’il rougit il a aussi souvent un sourire de côté, un sourire, comme une esquisse d’excuse, un guillemet pour atténuer la gêne. Ah, et puis quand il enfonce ses mains dans les poches de ses pantalons trop grands ça remonte ses épaules et on voit ses clavicules, elles font des accents circonflexes au dessus du col de son tee-shirt. Et puis ça tire l’arrière de son pantalon qui se colle contre ses fesses. Et Elyse imagine bien comment c’est dessous. Elyse a chaud dans son bain. Le petit bibliothécaire s’appellerait Simon. Ou Anselme. Elle murmurerait Simon, Anselme, non, Simon. Elle murmurerait Simon en lui frôlant l’épaule et il piquerait un fard. Elle le regarderait bien en face, bien dans les yeux. Il serait obligé de les baisser, il serait très très rouge. Elle répèterait Simon.
Il ne s’enfuirait pas.
Il fait chaud dans le bain, Elyse est bien. Comme si elle lui tendait n’importe quel roman, elle lui mettrait un livre érotique dans les mains en disant «Tu l’as lu?» avec beaucoup de naturel. Il rougirait. Il répondrait «oui». Il poserait le livre sur ses genoux, sans la regarder. Elle ouvrirait les genoux, le livre tomberait, il tendrait la main pour l’attraper, Elyse resserrerait les jambes. Il lâcherait le livre. Ils resteraient un moment. La main de Simon aurait oublié le livre. La main de Simon tâtonnerait alentour. Elyse ouvrirait un peu les genoux pour que la main, pour que Simon puisse élargir son exploration. Ils exploreraient, ils seraient rouges un peu tous les deux.
Ils auraient chaud.